mercredi 22 mai 2013

SIGERIC et VIA FRANCIGENA

Histoire du pèlerinage romain

Pèlerins au jubilé de Rome en 1300
Pèlerins au jubilé de Rome en 1300
« Tous les chemins mènent à Rome », dit l’adage. Au cours des siècles, en empruntant les voies tracées au temps de l’Empire ou des chemins de traverse, une multitude de voyageurs et pèlerins se sont mis en route vers la Ville éternelle. Certains ont laissé destémoignages de leur parcours ou de leur séjour à Rome ; tous ont contribué à nourrir une histoire du pèlerinage romain.
Alors que des pèlerins commencent à se rendre sur les Lieux saints de Palestine dès le IIe siècle après J.-C. (on a gardé la trace, par exemple, de Méliton de Sardes qui se rendit en Palestine vers 160 et dont le voyage avait pour but spécifique la recherche sur le canon des Écritures saintes), le pèlerinage romain ne se fixa que tardivement, notamment à partir du moment où cessèrent les persécutions contre les chrétiens dans l’Empire romain (édit de Milan par l’empereur Constantin en 313).

Les martyres de saint Pierre et saint Paul furent un élément déterminant dans le développement du pèlerinage : on vient à Rome en premier lieu pour se recueillir sur leur tombe, et si l’on y vient aussi pour voir le pape, l’absence du Souverain pontife et de sa cour durant l’exil avignonnais au XIVe siècle ne dissuada pas les pèlerins de continuer à converger vers Rome. Dans l’histoire de la chrétienté en marche vers le Siège de Pierre, l’instauration du premier jubilé en 1300 par le pape Boniface VIIImarqua un tournant important au Moyen Âge

Une résurrection récente

Depuis une quinzaine d’années, et dans le sillage du renouveau du pèlerinage de Compostelle, plusieurs associations ont œuvré pour une renaissance et une reconnaissance de la Via Francigena. Des recherches historiques ont été conduites, des chemins ont été balisés ; la Via Francigena a été déclarée « itinéraire culturel européen » en 1994 par le Conseil de l’Europe.

Dans le cadre de cette renaissance où les intérêts économiques sont loin d’être négligeables, la figure de Sigéric joue le rôle commode de « tête–de–gondole » pour promouvoir un itinéraire. Si l’évêque de 990 permet de donner un visage aux millions de romieux qui  se sont élancés depuis le haut Moyen Âge vers la Ville éternelle, il serait historiquement plus juste que les pèlerins et randonneurs d’aujourd’hui prennent conscience que la voie de Sigéric n’est qu’une voie parmi d’autres et qu’elle n’est pas plus légitime que les multiples autres variantes.
Le trajet de l’évêque Sigéric en 990 - Via Francigena

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